Motards : Salutations entre motards, pourquoi les conducteurs de 125 cm3 sont-ils ignorés ?

27 novembre 2025

Statistiquement, une poignée de main virtuelle se perd chaque jour sur l’asphalte français. Les conducteurs de motos 125 cm³ reçoivent rarement le salut typique des motards circulant sur de plus grosses cylindrées. Ce geste, pourtant répandu sur les routes françaises, exclut souvent une catégorie précise d’usagers, malgré leur présence régulière dans le trafic quotidien.

Une frontière symbolique subsiste, entretenue par des codes transmis de génération en génération. Le simple fait de conduire une 125 cm³ suffit parfois à placer certains motards à l’écart de traditions bien établies.

Le salut entre motards : un rituel qui crée du lien

Sur les routes de France, le salut motard n’a rien d’un détail anodin. Il incarne tout un esprit motard, cette camaraderie unique qui traverse les générations à chaque croisement. Deux doigts en V à la main gauche, parfois un mouvement furtif du poignet : ce geste s’est ancré dans le paysage, popularisé au fil des décennies depuis que Barry Sheene, pilote britannique, l’a propulsé sur le devant de la scène dans les années 1970. Aujourd’hui, la communauté motarde s’est appropriée ce code, devenu une marque de reconnaissance.

Qu’il s’agisse d’une Yamaha, d’une Honda, d’une Ducati ou d’une Harley-Davidson, peu importe le blason ou la cylindrée : le salut scelle un pacte silencieux. Sur la route, il efface les différences, unissant les motards dans une même solidarité, face à la circulation, aux imprévus, à la météo parfois rude. Ce geste, c’est aussi une manière d’affirmer sa place et de rappeler que la moto dépasse le simple moyen de se déplacer.

Sur les nationales ou les départementales, cette tradition perdure avec vigueur. En ville, la densité ou l’attention requise rendent le salut moins fréquent, mais il n’a pas disparu des esprits. Sur autoroute, les séparateurs physiques et la vitesse rendent l’échange plus rare, mais là encore, le code existe : un motard croisé, un salut partagé, dès que possible. Cette coutume transmise au fil du temps contribue à forger l’identité de la communauté motarde, en soulignant que la moto, avant d’être un véhicule, reste un formidable prétexte à partage et à fraternité, bien au-delà des obligations du code de la route.

Pourquoi tous les motards ne se saluent-ils pas sur la route ?

Le fameux salut motard n’est pas une habitude systématique, loin de là. Plusieurs explications s’entremêlent et brouillent les lignes. En premier lieu, la différence entre cylindrées joue un rôle évident. Les conducteurs de motos puissantes, BMW ou Harley-Davidson notamment, se retrouvent plus enclins à perpétuer ce rite, là où les pilotes de 125 cm³ hésitent ou s’en sentent exclus, à tort ou à raison.

Le type de véhicule influence aussi les attitudes. Un scooter, souvent perçu comme purement utilitaire, s’éloigne de l’image de la moto de passion. Sur les routes rurales, le salut se fait plus spontané, alors que les axes urbains ou autoroutiers, avec leurs contraintes, limitent le réflexe. À Paris, à Rouen ou ailleurs, la concentration sur la circulation laisse peu de place à l’échange, le « lâcher guidon » devient rare et demande un effort supplémentaire.

Les comportements humains s’ajoutent à l’équation. Les jeunes permis, ceux qui débutent, hésitent parfois à initier le geste. Les écarts de marque, de style, roadster, custom, sportive, nourrissent discrètement la distance. Pourtant, le code de la route demeure identique pour tous. Au final, la diversité des profils et des machines alimente un éventail de pratiques, générant parfois de l’incompréhension, parfois de la frustration, mais aussi cette pluralité qui fait la richesse de la communauté motarde.

Les conducteurs de 125 cm³, souvent mis à l’écart : mythe ou réalité ?

La question s’invite régulièrement dans les discussions : pourquoi les conducteurs de 125 cm³ sont-ils ignorés ? Sur le terrain, la réalité est tenace : à bord d’une Honda CB125F ou d’une Yamaha XSR125, le salut motard se fait attendre. Ce constat nourrit débats et posts sur les réseaux, parce que la séparation entre une cylindrée modeste et une grosse moto semble s’imposer, sans raison fondée.

Le scooter 125 cm³, souvent relégué au rang d’outil de déplacement, ne bénéficie pas du même capital sympathie qu’une machine puissante. Pour certains motards, habitués à la puissance d’une Ducati ou d’une BMW, la 125 reste associée à l’idée d’un « sous-véhicule », ce qui crée une hiérarchie implicite. L’expérience, le style, la monture, tout joue dans cette vision, même quand la différence n’a pas lieu d’être.

Pourtant, les conducteurs de 125 cm³ affrontent les mêmes dangers et partagent la route avec les autres. Ils respectent eux aussi le code de la route. Ce sentiment d’exclusion naît d’une absence de signes : pas de salut, pas de geste. Les chiffres confirment ce ressenti : d’après la FFMC, près de 60 % des utilisateurs de 125 cm³ déclarent ne jamais recevoir le salut motard lors de leurs trajets quotidiens.

Cependant, rien n’est figé. Certains groupes accueillent sans distinction, ne prêtant guère attention à la puissance ou à la marque. D’autres perpétuent, parfois inconsciemment, cette barrière. Sur la route, entre Yamaha, Honda et Ducati, la cohabitation est bien réelle, mais la perception d’un écart subsiste, nourrie par les habitudes et les regards croisés.

Groupe de motards discutant près de leurs motos en ville

Conseils pour les nouveaux motards : comment trouver sa place dans la communauté

Faire ses premiers kilomètres en 125 cm³, c’est découvrir de l’intérieur la question du sentiment d’appartenance. La communauté motarde fonctionne comme un cercle dont chacun devient membre à sa manière. Chacun arrive avec sa monture, ses envies, son parcours. Sur la route, la distinction entre Honda, Yamaha ou Ducati s’efface ; le véritable critère, c’est le respect mutuel.

Pour tisser des liens dans l’esprit motard, il suffit souvent de prêter attention à la solidarité motarde : un geste de la main, un signe du casque, s’arrêter pour aider un motard en difficulté. C’est dans ces instants que se construit la reconnaissance, bien plus que dans la puissance affichée sur la plaque latérale.

Voici quelques pistes concrètes pour faciliter l’intégration :

  • Prendre part à un forum motard ou rejoindre un club motard local. On y échange sur les pratiques, les balades, les itinéraires, et chacun y trouve des réponses à ses questions.
  • Appliquer le code de la route et respecter les règles tacites : saluer, signaler un danger, ajuster sa vitesse moto en fonction du groupe ou de la situation.
  • Observer les habitudes. Un signe lâcher guidon en pleine campagne, un hochement de tête au feu rouge : chaque interaction compte pour s’inscrire dans la dynamique collective.

La courtoisie ne s’arrête pas à une poignée de main lors d’une pause. Elle se mesure dans la façon d’entrer en contact avec un groupe, de participer à un forum ou de réagir lors d’une sortie. La solidarité motarde s’apprend au fil des kilomètres et des rencontres, parfois là où on l’attend le moins.

Demain, sur la route, un simple geste pourrait bien tout changer. Parfois, c’est la main qui se lève, parfois le regard qui s’attarde ; et si, finalement, l’esprit motard ne dépendait que de la volonté de chacun de le faire vivre ?

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